En collaboration avec Etoile Brillante, Kinshasa News Lab a organisé, le mercredi 5 avril 2023, une table ronde sur « les innovations technologiques pour une participation accrue de la femme au processus électoral ».
Cette table ronde organisée avec l’appui technique de IRI et d’Internews est financé par l’USAID et la coopération suédoise.
D’après Patient Ligodi, modérateur de la cérémonie, l’objectif de ce débat est d’encourager la femme à s’approprier les nouvelles technologies afin de s’en servir pendant le processus électoral en général et aux élections en particulier.
Trois intervenants invités à cette table ont exposé tour à tour sur les différentes thématiques.
Primo, le chargé d’éducation civique électorale et de sensibilisation à la Commission électorale indépendante (CENI), Nestor Maroyi, a exposé sur « l’état de lieu du processus électoral ». Ce dernier a souligné qu’en gros, sur les 49 millions d’électeurs attendus au pays, 34 445 251 se sont déjà enrôlés. On en compte 17. 672 818 618 d’hommes et 16 772 633 de femmes. Du côté des congolais de l’étranger, déjà plus de 11 000 se sont enrôlés.
La CENI a déjà commencé à traquer les doublons à travers l’opération de dédoublonnage qui consiste à traquer des personnes qui se sont enrôlées plus d’une fois ou encore à traquer des mineurs qui se sont faits enrôler volontairement dans les listes. Ce qui revient à dire que ces chiffres peuvent déjà subir des modifications comme dans les processus précédents.
Pour sa part, la chargée de programmation de la Ligue des Femmes Congolaises pour les élections, Charlotte Ndungo Mayele, s’est focalisée sur le thème « l’importance de la participation de la femme au processus électoral et aux élections ».
Charlotte Ndungo Mayele a signifié que le rôle de la femme est d’influencer. Elle est en mesure de beaucoup apporter sur le plan politique. Elle a par ailleurs appelé les dirigeants des partis politiques à soutenir les femmes, surtout celles qui ont de l’ambition.
De son côté, le président de l’ONG Fédération internationale des ambassadeurs de la paix, Hermann Mirindi Ciralira, s’est focalisé sur « les femmes politiques face aux défis de l’innovation technologique ».
D’après lui, « les femmes éprouvent beaucoup de difficultés à s’imposer sur le terrain politique parce qu’elles ont peur des hommes qui sont sans état d’âme. Et pourtant la femme est dotée de quelques pouvoirs exclusifs notamment celui de donner naissance.
L’égalité des sexes et le numérique égalitaire sont les défis principaux auxquels les femmes doivent faire face, a-t-il dit.
« Les innovations technologiques peuvent permettre à la femme de montrer que la revendication de l’égalité des sexes qu’elle poursuit n’est pas à négocier mais plutôt un droit. » a-t-il souligné.
Pour lui, « les femmes politiques doivent profiter de cette technologie pour montrer qu’elles sont efficaces et capables d’arriver là où les hommes arrivent et le numérique met beaucoup d’outils à leur disposition (Facebook, whatsapp, Twitter, etc.) pour mobiliser et atteindre leur but comme les hommes ».
Il sied de rappeler qu’une étude de Target a démontré que les femmes s’intéressent aussi à la technologie. Ces femmes internautes consultent plus les réseaux sociaux, entre autres Facebook et Twitter (79%), elles utilisent la messagerie instantanée (WhatsApp 78%), elles téléchargent des vidéos (51%), des fichiers audio (43%) des photos (41%) ainsi que des applications sur smartphones et tablettes (25%). Certaines consultent les sites d’actualités (19%) et regardent des vidéos en lignes (19%). Concernant les sites de divertissement pour les femmes, WhatsApp rafle 92%, Facebook 90%, Youtube 54%, Tiktok 34%, Instagram 25%, Snapchat 24%, Twitter 5% et Telegram clôture la marche avec 4%.
Cet atout peut donc être utilisé pour s’approprier le processus électoral qui est déjà en cours en République Démocratique du Congo.